Les usages agricoles
Les landes ont joué un rôle non négligeable dans le système agricole local jusqu'à la seconde guerre mondiale. La Bretonne pie noire (race bovine de petite taille et rustique) et les Landes de Bretagne (race ovine) étaient les deux races locales élevées.
Actuellement les landes sont peu utilisées, néanmoins elles servent encore à l'élevage en offrant des terres de pâture en complément de prairies. Ainsi, des particuliers font paître leur troupeau d'ovins et des chevaux.
Suite au programme expérimental de pâturage des landes, mené par la station expérimentale de Mauron dans le cadre de la lutte contre les incendies, un éleveur utilise les landes comme site d'estive pour ces bovins de la race Salers.
La sylviculture
Cette activité est omniprésente sur le massif de Paimpont. Elle est organisée sur de grandes surfaces forestières dans toute la partie Est et Centre du massif, alors qu'elle concerne des reboisements et des peuplements spontanés de petite taille dans les landes.
Une partie du secteur de Haute Forêt (autour du poste de garde) a eu une affectation agricole dont témoigne les nombreux talus qui rendent l'ancien parcellaire agricole encore visible. Ces parcelles abandonnées en 1830 et 1850 sont actuellement remplacées par les peuplements de Hêtraie Chênaie acidiphile dans sa variante la plus riche.
La grande majorité des peuplements feuillus composant le secteur de Haute Forêt était traitée en taillis ou taillis sous futaie dans le but de fournir du bois d'industrie pour les forges. Aujourd'hui, l'objectif du Groupement Forestier du Val des Fées est la production de bois d'oeuvre feuillus et résineux.
Sur les secteur de landes, d'importantes opérations sylvicoles, en majorité des reboisements, ont été entreprises depuis 1990 sur les terrains privés des Associations Syndicales Libres (ASL) créées dans le cadre de la lutte contre les incendies ainsi que sur des terrains privés hors association. Les peuplements doivent être bordés de pare-feux régulièrement entretenus visant à maintenir la lande à un âge inférieur à 5 ans.
D'autre part, l'Association pour la Sauvegarde du Val sans Retour et de la Forêt de Brocéliande fédère les ASL ainsi que les autres associations de Paimpont. Cette association reçoit les subventions des Conseils Généraux d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan ainsi que du Conseil Régional pour les opérations de débroussaillement.
La chasse
Selon la nature des propriétés, nous pouvons distinguer :
Les chasses privées dans les propriétés de plus de 20 ha d'un seul tenant. Dans la majorité des cas, la chasse est louée : battues et chasse à courre sont organisées sur l'ensemble du massif.
La chasse exercée dans le cadre de l'association communale de chasse agréée (ACCA) de Paimpont sur le reste de la commune correspond aux petites propriétés foncières. Les adhérents de cette association de type loi 1901 pratiquent également la chasse du grand gibier (cerf, chevreuil, sanglier) en battue mais également la chasse à la billebaude devant soi dans les landes à la recherche du Lapin de Garenne et de la Bécasse des bois.
La chasse du gibier d'eau est également prisée sur le massif et se pratique sans pression excessive sur tous les plans d'eau (excepté sur l'étang de l'Abbaye appartenant au Conseil Général d'Ille-et-Vilaine où elle est interdite).
La pêche
Les étangs de Paimpont ont été créés au Moyen Age.
L'étang du Pas du Houx fait aujourd'hui l'objet d'un élevage de brochets, gardons et tanches sur des rotations de 3 ans. Le niveau de l'eau baisse naturellement pendant la saison estivale ce qui permet à la végétation de se développer et de constituer des frayères pour les poissons et les amphibiens. Une fois tous les 3 ans, l'étang est vidangé pendant une période comprise entre novembre et février. Les poissons sont alors pêchés par un pêcheur professionnel. Aucune pêche individuelle n'est autorisée. Une gestion similaire est effectuée sur les étangs du Pré et du Pon Dom Jean.
Sur l'étang de l'Abbaye, la pêche est pratiquée sous forme de parcours de nuit pour la carpe. On rencontre également régulièrement des pêcheurs à la ligne le long du chemin menant à l'oratoire.
Sur le secteur de l'étang de Comper, seul le grand bassin est accessible aux pêcheurs de juin à fin septembre après avoir acquitté un droit d'entrée. Les étangs en aval sont interdis à la pêche car ils font l'objet d'une production de gardons, tanches et brochets.
Le tourisme et la plaisance
Le massif de Paimpont étant associé à la légendaire et mythique forêt de Brocéliande, la pression touristique sur cette forêt est importante et sa fréquentation en nette progression depuis quelques dizaines d'années.
Certains sites concentrent d'avantage de visiteurs, ainsi, le Val san Retour attire de très nombreux touristes grâce à la présence de l'arbre d'or, oeuvre de François Davin, et des légendes liées à cet endroit. Les landes de Bréhélo qui sont situées juste à proximité attirent quant à elles les marcheurs qui souhaitent aller un peu plus loin dans la découverte du site. Tous les secteurs du site Natura 2000 sont parcourus par divers chemins de randonnée pédestre, de circuit vélo tout terrain et de sentiers de randonnée équestre (Equibreizh).
Il existe une convention d'accueil du public entre le Conseil Général d'Ille-et-Vilaine et l'Association des Propriétaires Forestiers de Paimpont, sur les propriétés privées où il est stipulé que "les propriétaires s'engagent à laisser le public pénétrer sur les sentiers autorisés entre le 1er avril et le 30 septembre de chaque année".
Le secteur de Haute Forêt, ainsi que toute les zones forestières en général, est régulièrement fréquenté par des promeneurs pédestres ou VTTistes. La période automnale voit la fréquentation du site en nette augmentation, le ramassage des champignons en étant la cause première.
Sur les étangs, seuls ceux de l'Abbaye et de Comper font l'objet d'un déplacement important de promeneurs.
Sur l'étang de l'Abbaye qui bénéficie de la renommée de l'édificed u même nom, sont proposées des activités de pédalo et de canoë. Cet étang fait l'objet d'un zonage pour que les différentes activités ne puissent interférées et créer de conflit.
L'accès à l'étang de Comper est autorisé uniquement aux promeneurs à pied. Cette fréquentation est régulée par un droit d'entrée perçu au château. Une exposition sur les légendes arthuriennes, qui est gérée par une association, se déroule une partie de l'année dans le château.
Le prélèvement d'eau potable
Cette activité est localisée sur le secteur de la tourbière de Vaubossard. Le captage de Lambrun appartient au Syndicat Intercommunal d'Alimentation en Eau Potable de la région de Mauron (SIAEP).
Le captage de Lambrun fournit en moyenne 60 m3/h d'eau potable et permet l'alimentation en eau de Concoret et d'une partie des villes voisines. Ce captage est réputé pour sa qualité.
La lutte contre les incendies
Les landes ainsi qu'une partie du massif boisé ont subi des incendies d'importance variable. Les incendies d'août et septembre 1990 qui ont brûlé 438 ha de végétation dont 121 ha de bois et 317 ha de landes ont donné le jour à une volonté collective de lutte contre ces feux. Une politique d'aménagement global sur le territoire associant l'ensemble des acteurs locaux fut alors élaborée.
Les principales actions issues de cette politique d'aménagement sont les suivantes :
- mise en cohérence d'unités de gestion (ASL, groupements forestiers),
- mise en place de reboisements,
- opérations de débrousaillement annuelle sur les zones où aucun autre moyen de maîtrise de la végétation ne pouvait être mis en place (pâturage, reboisement, culture à gibier...)
Les débroussaillements répondent donc aux objectifs de prévention contre les départs d'incendies, de coupure de combustible, mise en sécurité des services de secours et de protection d'élément particulier tels que les habitations, les voies publiques ou privées, les jeunes boisements...